Focus sur trois bouteilles belges et leurs caractéristiques. La bouteille de gauche est de forme maillet (« mallet« ), à fût bas et long col (hauteur totale/hauteur de fût = 24,5cm/8,5cm = 2,9) et soufflée de manière nettement « artisanale », fortement penchée. Base du fût tassée sur elle-même, marque annulaire du pontil (« disc pontil« ) à la piqûre, fine bague de col annulaire et – chose fréquente sur les bouteilles belges – verre (vert olive) à vagues ondulantes, dont certaines colorées en bleu par la graisse de verre (Na2SO4, sulfate de sodium):
La bouteille centrale est encore de forme maillet, à fût bas et long col. Toutefois, le rapport hauteur totale/hauteur de fût diminue nettement par rapport à la bouteille précédente: 24,5cm/10,5cm = 2,3. La bouteille est plus droite, avec la base du fût toujours un peu tassée sur elle-même. La piqûre est très profonde, d’une dizaine de centimètres et « nue », avec un reste de paraison de verre (« glass tipped pontil« ). Fine bague de col annulaire, assez basse sur le col et verre ambré à vagues ondulantes :
Enfin, la bouteille de droite est toujours de forme maillet, mais à fût plus haut. Le rapport hauteur totale/hauteur de fût diminue encore par rapport aux bouteilles précédentes: 25,5cm/12cm = 2,1. La bouteille est droite, assez régulière (quoique légèrement penchée) et avec la base du fût plus faiblement tassée sur elle-même. Le piqûre est moins profonde (env. 8cm), avec une marque annulaire et un reste de paraison de verre mais aussi un élément solide de groisil. Fine bague de col annulaire et verre olive sombre sans vagues:
Ces trois bouteilles sont typiquement belges, par leur forme, leur bague de col et leurs culs. Elles sont postérieures aux oignons, typiques du début du 18ème et marquent une évolution progressive vers la bouteille droite, parfois appelée liégeoise. De gauche à droite (sur la 1ère photo ci-dessus), elles doivent s’étager entre le milieu et la fin du 18ème siècle. Au cours de cette évolution, le rapport hauteur totale sur hauteur du fût diminue, comme pour les bouteilles françaises. La dernière bouteille, la plus récente, se distingue par une fabrication qui semble plus normalisée et régulière, traduisant peut-être une production plus industrielle que les deux premières. Le verre de cette dernière bouteille est également le plus sombre des trois.
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