Un moule à bouteilles du Nivernais (1876)

Moule à bouteilles du nivernais

Une contribution de Serge Adam, arrière-petit-fils d’un maître verrier, souffleur de la verrerie de Saint-Léger des Vignes dans la Nièvre, que j’accueille avec beaucoup de plaisir et que je remercie.

Voici donc des photos d’un moule à bouteilles en terre réfractaire, marqué « Litre Paris année 1876 » et fabriqué à Saint Léger des Vignes, pour la verrerie de cette même localité de Saint Léger des Vignes. Sa hauteur est de 28,5 cm, son diamètre extérieur en haut du moule est de 14,5 cm, le diamètre intérieur est de 9 cm, le diamètre du bas est de 17,5 cm. Ce moule devait être renforcé par une armature en fer dont on aperçoit les marques sur le moule. Il y a également un autre marquage qui est peut-être le nom du maître potier de verrerie qui l’a fabriqué.

A la fermeture de la verrerie de Saint-Léger, en 1931, l’arrière-grand-père de Serge Adam y soufflait des demi-bouteilles à Champagne, pour les grandes maisons champenoises.

Tout cela appelle évidemment à s’intéresser aux fameuses champenoises, dont Stéphane Palaude a exploré la fabrication dans l’Avesnois. On sait que les producteurs champenois étaient particulièrement exigeants sur la qualité des bouteilles et faisaient peser sur les verriers qui les avaient fournies la charge financière de tout dégât survenu dès lors que le vin était mis en bouteille !

4 réponses à “Un moule à bouteilles du Nivernais (1876)”

  1. Avatar de Guilloux yvon
    Guilloux yvon

    Bonjour à tous.
    Cet article comme les photos retiennent toute mon attention.
    Sujet passionnant et très intéressant.
    J’en apprends tous les jours.
    C’est bien la première fois que j’entends parler de moule en terre cuite sans fond pour la verrerie. Je connaissais le bois, le fer, le soufflage à la volée, le travail à la pince sur table mais pas celui là.
    Ces photos sont un témoignage très précieux.
    A voir ce moule, j’imagine la reprise de la bouteille par le fond à l’aide du pontil, la finition, l’apport de la collerette, l’appliccation d’un cachet de verre, l’enfoncement du cul, la brisure du pontil.
    Il serait très intéressant d’en connaitre plus sur ce procédé comme des périodes d’utilisation.
    Je pose ainsi la question.
    Quelqu’un peut-il éclairer notre lanterne.
    A très bientôt sur le blog.

  2. Avatar de Thierry De Putter

    Oui, Yvon, moi aussi je serais amateur de contributions plus techniques de ce genre … je les accueillerais avec plaisir et je pense qu’elles mériteraient une rubrique à part entière de ce blog! Malheureusement, je dois confesser une relative ignorance dans ce domaine … mon éducation en la matière se limite trop souvent à la solide mais vieille Encyclopédie de Diderot et d’Alembert 🙁
    Avis donc aux contributeurs potentiels!

  3. Avatar de ADAM
    ADAM

    Bonsoir, ayant fait des recherches aux archives Départementales de la Nièvre sur cette verrerie, j’avais trouvé un document daté du 27 décembre 1792 qui est  » une Saisie séquestre de la verrerie de la Charbonnière » dont voici l’extrait « dans un bout de la dite halle s’est trouvé une cloison en bois qui forme un retranchement dans lequel s’est trouvé environ une fourniture de charbon de terre, beaucoup de briques propres à la construction des fours et une très grande chèvre et environ douze poinçons de cendres tamisée et dix sept moules de bouteille en terre ». Je n’ai pas répondu de suite à Yvon, car il fallait que je retrouve ce document dans mes classeurs, mais cela prouve que ces moules étaient déjà utilisés à cette époque et cela jusqu’à la création des moules en fonte ouvrable du moins à Saint Léger des Vignes, cette verrerie à été créé à Saint Léger des Vignes en 1785, les souffleurs venaient principalement de Givors dans le département du Rhône.

    1. Avatar de guilloux yvon
      guilloux yvon

      Merci Adam pour ces renseignements précieux.
      C’est une région où ont séjourné d’illustres verriers Vénitiens et Altaristes qui ont apporté leur savoir faire dès le 16ème siècle. Ils y ont laissé leurs marques et formé de grandes lignées locales de maîtres verriers régionaux. Je parles du Nivernais où apparait effectivement St Léger des Vignes avec la spécialité de ses bouteilles dites « au charbon »
      A bientôt de te lire.
      yvon

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