À la suite des 3 bourguignonnes que j’ai appelées « primitives », voici 3 autres bourguignonnes issues du lot acheté récemment dans le Nord.
La première des trois, à gauche, représente mon type 4. C’est une bouteille de forme typiquement bourguignonne, en verre vert olive très légèrement ambré, avec une bague de col irrégulière, en forme d’anneau fin, posée assez bas sur le col resserré, plissé et torsadé. Le cul porte la marque d’un fer nu (« bare pontil »), avec un anneau latéral plus rugueux. Le fût présente une ligne concentrique de tassement et la base est aussi très légèrement tassée sur elle-même.
La deuxième bouteille est l’unique représentant de mon type 5. C’est une bourguignonne typique, mais légèrement surdimensionnée (hauteur 30 cm contre 28,5 pour la précédente, diamètre 10,3 contre 9,1cm) et d’une capacité inhabituelle, d’un litre. Le verre est vert olive, avec de grosses bulles (plusieurs cm). La bague de col est de section biconique, assez basse sur un col torsadé et légèrement plissé. La piqûre est profonde (7 cm) et présente des traces résiduelles de verre assurant l’adhérence au pontil (« glass-tipped pontil »). Le fût est droit, lisse, sans tassement.
La troisième bouteille représente mon type 6. C’est une bouteille de forme bourguignonne et de taille classiques, en verre vert tirant sur le jaune, nettement plus clair à l’épaulement. La bague de col est annulaire, assez basse sur un col torsadé et plissé. La piqûre présente une boule de verre pendante, en forme de goutte. Le fût est cylindrique, lisse ou parfois grêlé, sans tassement. Cette série est bien représentée dans le lot (38 exemplaires) et les bouteilles paraissent issues d’un mode de production relativement normalisé et industrialisé.
Cette nouvelle série comprend des bouteilles qui couvrent à mon avis un bon demi-siècle, du début du 19ème (type 4) au milieu de ce même siècle, ou un peu plus tard (type 6). La bouteille d’un litre (type 5) pourrait témoigner des essais de normalisation des mesures sous l’Empire, ou dans les années 1820-30. Les bouteilles de type 6 présentent la « boule au cul », qui apparaît vers 1840 ou 1850 en France, en Belgique et en Allemagne. Cette boule résulte de l’utilisation, pour la finition manuelle du fond de la bouteille, d’un manchon représenté ci-dessous (illustration tirée de l’excellent ouvrage de Kosler, 1998 ; voir biblio). Ces bouteilles plus récentes, du type 6, sont parfois assez lourdes et assez semblables aux champenoises de même âge. L’hypothèse d’une production conjointe de champenoises et de bourguignonnes dans les verreries du Nord fera l’objet d’un post ultérieur.
Three 19thC bourgogne wine bottles (2)
After the 3 “primitive” Bourgogne wine bottles shown last week, here are 3 more Bourgogne bottles from the lot I recently purchased in Northern France.
The 1st one to the left is my type 4. It is a typical Bourgogne-shaped bottle, made of light-amber olive green glass, with a low ring-shaped applied string rim on a narrow twisted neck. The push-up displays a bare pontil mark, with a rough lateral ring. The body shows a concentric sag line and the base is also slightly saggy.
The 2nd bottle is the only one of my type 5. It is a typical Bourgogne-shaped bottle, though slightly oversized: height is 30 cm vs. 28.5 for the previous one, and diameter 10.3cm vs. 9.1. The bottle hence contents an unusual litre. Glass is olive green, with large (several cm) bubbles. The applied string rim is bi-conical, low on a twisted neck. The push-up is 7cm-deep and displays glass residues, from a glass-tipped pontil rod. The body is cylindrical, even, with no drop effect.
The 3rd bottle is one of my well-represented type 6. It is a typical Bourgogne-shaped bottle, of usual size and made in yellowish green glass, with a lighter colour to the shoulder. The ring-shaped string rim is low on a twisted neck. The push-up has a drop-shaped glass ball. The body is cylindrical, even or sometimes ‘pitted’, with no drop effect. This series contains 38 bottles that appear to be produced with a relatively standardized and industrialized method.
This new series shows bottles spanning over half a century, from the beginning of 19thC (type 4) to the mid-19thC or slightly later (type 6). The litre bottle (type 5) might testify to the content normalization attempt, in the French 1st Empire (beginning of the 19thC) and/or again slightly later, in the years 1820-30. Type 6 bottles all have a dropping ball to the push-up, which appears in the years 1840-50 in France, Belgium and Germany. Such a glass “ball” results from the use of a socket-shaped tool used in the manual finishing of the bottom of these bottles (fig. above, taken from the excellent book by Kosler, 1998 [in German], see reference page). These type 6 bottles are sometimes heavy and look quite similar to contemporaneous Champagne bottles. This remark raises the issue of a joint production of Bourgogne and Champagne bottles in the glassworks in Northern France which will be addressed later in a forthcoming post.
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