Voici une bordelaise plutôt rare, portant un sceau « Leoville » (réf. TDP 286). Haute de 31 cm, elle présente une forme typique de bordelaise et est soufflée dans un verre clair. Elle ne pèse que 462 g et peut contenir environ 77 cl. La piqûre ne présente pas de cicatrice, ce qui indique l’usage d’un pontil métallique « nu », comme c’est souvent le cas pour les bordelaises de la 1ère moitié du 19ème. Le bas du fût est piqueté, ce qui suggère que le moule de fond était en métal, sans doute du cuivre – un type de moules réservé aux bouteilles de luxe. Dans le cas qui nous occupe, la bouteille a un posant irrégulier et pose donc nettement de travers.
L’âge de cette bouteille est bien contraint, par sa typologie mais aussi par son cachet : le vaste domaine de Léoville (120 ha en Saint-Julien), connu sous ce nom unique depuis 1740, a été morcelé après le Révolution et l’Empire, en trois plus petits domaines à partir de 1826 : Léoville-Barton (1826), Léoville Las Cases (1840) et Léoville-Poyferré (>1840?), tous trois classés ensuite en 1855. La typologie de la bouteille confirme une datation du début du 19ème siècle : bouteille mince et légère, verre clair, utilisation du pontil nu, bague de col « artisanale ». Cette bouteille date donc de l’Empire : disons 1810 ± 10 ans.
Cette bouteille a été retrouvée en fouille à la Nouvelle-Orléans (Louisiane), ce qui atteste l’exportation de grands vins du Bordelais vers ce port de commerce très actif, au début du 19ème. À ce propos, le type de sceau est intéressant : je le connais sur une autre bouteille de ma collection (« vieux rhum », réf. TDP 236), française quoique très proche typologiquement d’une bouteille anglaise contemporaine, datant de la même époque que ma Léoville et sans doute destinée à l’exportation – ce genre de bouteilles est assez fréquent dans les collections américaines. Les deux sceaux ne sont pas identiques mais très proches … peut-être s’agit-il donc de sceaux typiques d’exportation ou du sceau d’un négociant ?
A rare Leoville seal, back from New Orleans
Here is a rather rare Bordeaux bottle, with a « Leoville » seal (ref. TDP 286). It is 31 cm high, has a typical Bordeaux shape and is blown in light-green glass. It weighs only 462 g and contains approx. 77 cl. The push-up does not show any scar, which indicates the use of a « bare » metal pontil, as is often the case for Bordeaux bottles in the 1st half of the 19thC. The lower part of the body shows pitting to the glass, which indicates that the mold was made of metal, probably copper, a type of mold reserved for luxury bottles. In the present case, the bottle has an irregular pose and stands wobbly.
The age of this bottle is well constrained, by its typology but also by its seal: the 120 ha-vast Léoville estate (Saint-Julien), known by this name since 1740, was fragmented after the Revolution and the French 1st Empire in three smaller estates, from 1826 onward: Léoville-Barton (1826), Léoville Las Cases (1840) and Léoville-Poyferré (> 1840?), all three further classified in 1855. The typology of the bottle confirms a dating of the early 19th century: thin light-weighted bottle, light-colored glass, use of bare pontil, « artisanal » string rim. This bottle therefore dates from the Napoleonic Empire: say 1810 ± 10 years.
This bottle was excavated at New Orleans (Louisiana), which attests to the export of luxury Bordeaux wines to this very active trading port at the beginning of the 19th century. In this regard, the type of seal is interesting: I know it on another bottle from my collection (« old rum », ref. TDP 236), French in origin although typologically close to contemporary English cylinders, dating from the same time as my Léoville and probably intended for export. This kind of bottle is indeed quite common in American collections. The two seals are not identical but very close … maybe these are typical export seals or else a trader’s seal?
Sur l’histoire des vins de Léoville / On the history of Léoville wines:
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