Trois bonnes bouteilles françaises, de diverses tailles, décrites et illustrées ci-dessous.
La plus grande des trois bouteilles mesure 45,5 cm de hauteur, pour une contenance d’environ 5 litres, ce qui la rapproche du Jéroboam moderne. Renfoncement au cul, de type pontil nu (bare pontil). Son rapport hauteur totale sur hauteur du fût (22 cm) est d’environ 2,1 – ce qui, dans ma proposition de datation, la place au début du 19ème siècle, pour autant que le ratio proposé pour la datation des bouteilles ordinaires soit transposable aux autres formats. Bague de col fine et annulaire. Diamètre plus large à l’épaulement (env. 16,5 cm) qu’à la base du fût (15 cm). Verre brun olive.
La bouteille standard mesure 31,5 cm pour une contenance de 86 cl. Son ratio hauteur totale sur hauteur du fût (13 cm) est de 2,4. Le fût est plus large à l’épaulement qu’à la base et il présente des marques concentriques, résultant d’un léger tassement sur lui-même. Marque de canne de soufflage au cul. Bague de col fine et annulaire, placée assez bas sur le col. La piqûre et le col présentent, en lumière naturelle, une nette coloration bleuâtre, typique de la « graisse de verre » (glassgall, sulfate de sodium). Pour le reste, verre olive sombre.
La troisième bouteille est une demi-bouteille, d’une hauteur de 23.5 cm et d’une contenance de 37 cl. Son ratio hauteur totale sur hauteur du fût (10 cm) est de 2,35. Renfoncement au cul, de type pontil nu (bare pontil). Bague de col assez fine et annulaire. Verre olive, assez clair et fortement micro-bullé.
Trois bouteilles, de trois formats différents et, je pense, de trois âges différents. La plus ancienne des bouteilles est probablement la bouteille de taille standard, que je daterais de 1770 environ, sur la base de son ratio hauteur totale sur hauteur de fût (2,4), de la marque à la piqûre, de la position assez basse de la bague de col et du plissement/tassement du fût. Le Jéroboam est probablement nettement plus récent, bien qu’il ait un col relativement haut (et donc un fût bas) pour une bouteille de grande taille. D’un verre brunâtre, il pourrait provenir de la verrerie de Trinquetaille, ce qui le calerait à la fin du 18ème siècle. Personnellement, je le verrais plutôt début 19ème (vers 1820?), sur la base de son ratio hauteur totale/hauteur du fût (2,1) et du renfoncement à la piqûre (bare pontil). Enfin, la demi-bouteille serait également 19ème selon moi, sur la base des mêmes critères – et malgré un rapport hauteur totale/hauteur du fût assez élevé (2,35) – ce qui suggère que l’utilisation du ratio hauteur totale sur hauteur de fût n’est peut-être pas systématiquement transposable aux bouteilles de petite et de grande capacités.
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