Dans un post récent, j’ai évoqué le fait que le cognac pouvait être embouteillé dans des bouteilles plates (ou flasques).
C’était apparemment inexact et Yvon Guilloux m’avait envoyé le commentaire suivant, que je reprends:
« En effet, pour ce que j’en sais, la bouteille de cognac du 18ème et début 19ème ressemblait plus à une bordelaise en verre clair à section conique (le plus petit diamètre se situant au cul de la bouteille). Ces flacons étaient protégés par une enveloppe en paille de blé cousue. Elles étaient d’abords soufflées à la volées puis une machine fut inventée pour en fabriquer en plus grand nombre, toujours de cette forme par le célèbre verrier claude Boucher. Cette machine porte son nom et est visible au musée de Cognac.«
Cette semaine, René, un membre américain du Musée Virtuel de l’Absinthe, nous a envoyé la photo ci-dessous, d’une bouteille de Fine Champagne 1865 du château de la Fôt (Creuse) avec le commentaire qui suit:
« Quand j’ai trouvé la bouteille, elle était remplie d’un Graves Blanc 1947, et l’étiquette papier couvrait la gravure entièrement. Il y avait un manque de bouteilles pendant la guerre. On trouve très souvent des bouteilles anciennes « recyclées » pour des vins français entre 1942 et 1949 plus ou moins. Chez Christie’s en 1978 J’avais acheté deux caisses (12 bouteilles chacune) de ce Graves ’47; encore une douzaine de caisses se vendaient aux autres clients. Une très grande cave (…) Toutes les bouteilles étaient recyclées, mais je ne trouvais que la seule Lafot. Il se peut que d’autres « 1865 Lafot » étaient utilisées par le même vigneron (…)«
René évoque aussi le prix important des bouteilles de cette Fine Champagne encore remplies. En effet, en voici une – à 2495€:
Voir un site intéressant pour voir des bouteilles anciennes pleines, d’ailleurs!
Les deux bouteilles ci-dessus, de 1865, sont « récentes » par rapport à la discussion sur les bouteilles plates du 18ème et du début du 19ème mais elles illustrent la forme proche de la bordelaise décrite par Yvon et le fait que les bouteilles soient plutôt de verre assez clair, même encore dans la seconde moitié du 19ème.
Ce qui est intéressant aussi, c’est le recyclage intensif de ces bouteilles aux États-Unis … c’est un thème que j’ai déjà sommairement évoqué: les bouteilles sont a priori solides et elle peuvent donc servir et re-servir, soit parce qu’elles sont chères – comme au 18ème siècle – soit parce que les circonstances font qu’elles manquent temporairement – comme pendant les guerres (ce qui est évoqué ici par René).
Finalement, René se demande pourquoi il ne trouve que des millésimes 1865: le site mentionné ci-dessous fournit une explication: le caractère manifestement exceptionnel du millésime: « 1865 is considered to be one of the finest vintages of the 19th century, surpassed by the legendary 1811 only.«
Pour ce blog, je serais heureux de voir une 1811 dans son contenant d’origine!
Finally, thanks René for your stimulating message and enjoy your cognac served in old bottles! Wished also to draw your attention on this one, vintage 1795 (!), rebottled in 1840. Sold at 15.000€ (20,000$) … a pity they don’t have a dozen of them 🙂
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