Yquem 1800 – ‘Message in a bottle’

English version below

J’ai le grand plaisir d’accueillir une contribution originale de Geoffrey Luff, qui nous fait part d’une découverte assez exceptionnelle. Merci à Geoffrey!

It is a great pleasure to welcome an original contribution by Geoffrey Luff, who shares with us a rather exceptional discovery. Thanks to Geoffrey!

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Il est 6h du matin et je suis à ma brocante préférée sur la côte en Provence où j’habite, il n’y a pas beaucoup de lumière et je vois deux bouteilles sur une table, l’une est une vieille bouteille de Cinzano, l’autre est un peu plus vieille et je me dis immédiatement même à 5 mètres de là, ‘Bordeaux, vers 1830’. Une bouteille un peu tardive pour ma collection mais en me rapprochant, je vois que la bouteille est pleine. Dans le passé, j’ai déjà acheté plusieurs de ces vieilles bouteilles des années 1820 à 1880 et je les ai bues, certaines sont étonnamment bonnes, surtout si elles sont liquoreuses. Je prends la bouteille, je la retourne et «surprise» un beau morceau de verre tranchant ou, en jargon de collectionneurs de bouteilles, une cicatrice d’empontillage à la canne à souffler, ce qui la rend considérablement plus ancienne et plus désirable. Je demande combien le vendeur en veut et paye le prix.

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Je devrais dire à ce stade que je collectionne les vieilles bouteilles depuis 40 ans, vides, Françaises et de 1680 à 1850 et, à la grande consternation de ma femme, j’ai plus de 200 bouteilles sur des étagères qui accumulent de la poussière, donc j’écris ces pages en tant que collectionneur de bouteilles qui a essayé de comprendre l’évolution des bouteilles de vin françaises au cours des trois derniers siècles, ce qui n’est pas toujours une tâche facile, je l’avoue.

Une heure plus tard, je suis assis avec mon «croque-monsieur» au food truck de Rocco, le soleil se lève et un rayon de lumière traverse la bouteille et son contenu… magnifique… un faisceau clair d’ambre rougeâtre légèrement interrompu par le fragment d’une étiquette à laquelle je n’avais jusqu’à présent pas prêté beaucoup d’attention. Il n’en reste pas beaucoup et donc je sors ma loupe, il n’y a qu’un mot et quelques lettres éparses, je me rapproche, mon nez est pressé contre le verre et je commence à lire le mot .. S..A..L .. .U..C .. un sourire … E .. mon coeur bat ..S … les larmes me viennent aux yeux … puis au-dessus de Saluces il y a un morceau d’un Y puis à la fin de ce mot EM. Est-ce une étiquette de Château Yquem Lur Saluces je me demande avec incrédulité? (1)

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Je traite ma bouteille avec un peu plus de respect. Elle est dans un état d’origine remarquable, le cachet de cire est ridé mais intact et recouvre le bouchon, la lèvre de la bouteille et une partie de la bague. Un tout petit morceau de liège est visible, sec, non taché et sans suintement. C’est aussi le plus long bouchon de liège que j’ai jamais vu sur une vieille bouteille, 6,6 cm. Apparemment, il n’y a pas de marquage visible sur le bouchon – une pratique introduite vers 1830, voire plus tard. La bouteille en verre a une bague ou collerette plate de type bordelaise appliquée à chaude, le col est assez long et les épaules tombantes, le diamètre à l’épaule est plus large que la base de la bouteille lui donnant un look légèrement tronconique, elle a été soufflée dans un moule conique ouvert jusqu’aux épaules ce qui facilite son extraction. La base de la bouteille s’affaisse un peu, cela se produit dans le four à recuire où la bouteille termine lorsqu’elle refroidit lentement pour éviter qu’elle ne craque. Le meilleur reste à venir, la trace d’empontillage au cul de la bouteille est énorme et coupante du type ‘cannes à souffler’ et il y a très peu de bouteilles de cet âge qui conservent encore leurs étiquettes d’origine. Le métal ou le verre est d’une belle couleur vert clair et contient de nombreuses petites bulles. En ce qui concerne l’état de la bouteille, elle présente une surface brillante sans rayures et pratiquement pas d’usure basale. Elle a dû avoir une vie très protégée. En bref, je commence clairement à penser que cette bouteille pourrait être une bouteille de Château Yquem intacte dans son état d’origine vierge vers 1820 et peut-être même de la fin du XVIIIe siècle.

L’étape suivante consistait à contacter le service des vins de Christie’s pour voir s’ils pouvaient faire des recherches sur la bouteille et voir s’ils avaient un avis sur l’étiquette. Ils ont très diplomatiquement suggéré que je contacte Yquem! Ce que j’ai fait, en envoyant des images et des dimensions, etc…en demandant spécifiquement s’ils avaient des exemples de cette étiquette et des bouteilles de ce type dans leurs archives à Yquem. Voici la réponse que j’ai eu :  «En effet, cette bouteille semble très ancienne, mais nous ne pouvons ni vous dire la nature de son contenu ni sa provenance. Avec tous nos regrets de ne pouvoir vous aider d’aucune façon ». Comme vous pouvez l’imaginer, j’ai été déçu mais pas entièrement surpris.

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Eh bien, il me semble que je suis tout seul en ce qui concerne la recherche. J’ai décidé que la première chose à faire serait de trouver des bouteilles d’Yquem avant 1820 et de les comparer à la mienne. Un genre de concours de beauté, Miss Yquem 1800!

Après de nombreuses recherches sur Google Images, j’ai trouvé 14 bouteilles Yquem antérieures à 1820. En fait, vous pouvez toutes les voir en recherchant «Yquem 1811» sur Google Images. Voici les bouteilles que j’ai trouvées. Une de 1784 (que vous pouvez voir sur Youtube), une de 1787, une de 1800 et onze du millésime 1811. Le millésime 1811 est le millésime mythique de la Comète et bien sûr un millésime très fin et de longue durée que les gens achètent et boivent encore aujourd’hui. J’ai été très surpris de voir que seulement 7 de ces 14 millésimes Yquem étaient dans des bouteilles antérieures à 1820. Ce sont le 1787, le 1784, le 1800 et quatre des 1811. Le 1787 et un des 1811 sont dans des bouteilles de champagne de l’époque, ce qui est inhabituel mais possible!

Le 1784, le 1800 et les 3 du millésime 1811 sont dans des bouteilles à épaules tombantes de type bordelaise d’époque, comme ma bouteille. Les 7 bouteilles restantes sont toutes du millésime 1811 et sont embouteillées dans des bouteilles bordelaises à épaules arrondies postérieures à 1850, l’apothéose étant une 1811 embouteillée dans ce qui me semble être une bouteille de type Pastis datant de 1880-1900.  Quelque chose a dû se passer en cours de route. Je vois qu’elle a été vérifiée en 2014!

Nous passons aux bouchons. Bien sûr, aucune de ces bouteilles n’a ses bouchons d’origine, sauf peut-être une bouteille de 1811 avec un très vieux bouchon qui n’est pas marqué ni millésimé et la capsule non millésimée. La seule chose qui dit 1811 est l’étiquette. La bouteille est d’époque pour un 1811 et ce qui est intéressant, c’est qu’elle a été dégustée en même temps qu’un Yquem de 1847. Vous pouvez donc voir clairement la différence de forme des épaules entre une bouteille de Bordelaise précoce et tardive. Je recommande fortement ce site à tous les collectionneurs de bouteilles, il est plein de vieilles bouteilles très intéressantes. Voici un autre 1811 dégusté sur le même site.

La bouteille est de la bonne époque. Elle a été rebouchée en 1987 et probablement reconditionnée pour la quatrième fois de son histoire. Elle a peut-être été dégustée à quatre reprises et filtrée (ces vieux bouchons de liège ont une façon de s’effriter dans le vin), puis complétée. Cela a été une pratique courante parmi les plus grands châteaux de Bordeaux depuis deux siècles, une pratique qui a été progressivement supprimée. Peut-on vraiment attester de ces reconditionnements du 19ème siècle et de la nature du contenu de la bouteille? Ceci rend ma bouteille potentiellement encore plus extraordinaire, bouteille d’origine, étiquette d’origine, bouchon de liège d’origine et 100% de contenu d’origine pré phylloxéra «franc de pied» sans porte greffe. Un outil de recherche unique.

La bouteille qui attire le plus l’attention est la bouteille 1811 vendue à Londres en 2011 par Antique Wine Company à Christian Vanneque. Elle repose actuellement dans un restaurant à Bali. En ce qui concerne la bouteille en verre, cette bouteille correspond parfaitement à ma bouteille et, dans sa description, il est même fait mention d’un «punt» ou d’un pontil. Vous pouvez lire la lettre d’authentification qui indique que lors de l’inspection, il a été constaté que le bouchon avait été coupé au moment du rebouchage, une pratique courante avec les bouchons insérés dans des bouteilles potentiellement fragiles. Eh bien cela explique la bouteille de pastis alors. Ce pauvre vieux flacon, malgré une provenance impeccable, a fait peau neuve chez Yquem je suppose, toute pomponnée et déguisée avec cette étiquette toute neuve et brillante et couronnée d’une capsule étincelante dorée. Du mouton déguisé en agneau, très loin de ma bouteille terne, mais je sais où va mon vote pour Miss Yquem 1800.

Un peu d’histoire maintenant. En 1785, la dernière héritière des Sauvage d’Yquem, Françoise Joséphine, épouse Louis-Amédée, comte de Lur-Saluces. Elle n’a que 16 ans et les Lur Saluces convoitent Yquem depuis un certain temps. Trois ans plus tard, son mari meurt, elle a déjà perdu sa mère en 1784 et son père deux mois avant son mariage. Pendant la révolution, elle perd sa belle-mère en 1790, son beau-frère émigre en 91, son beau-père est exécuté en 93 et sa fille et sa belle-sœur meurent en 1794, elle-même fut emprisonnée à plusieurs reprises. Pendant toutes ces périodes troubles, la comtesse de Lur Saluces dirigeait Yquem jusqu’à sa mort en 1851 à l’âge de 83 ans. Une femme vraiment hors du commun et bien sûr une très bonne raison pour laquelle l’étiquette de ma bouteille méritait un peu plus d’attention et de respect de la part de Yquem, car celle-ci pourrait faire partie de leur patrimoine.

Evidemment l’étiquette est très incomplète et sans elle la bouteille serait plutôt insignifiante et j’aurais probablement bu le contenu, mais elle est là et ne doit pas être ignorée surtout que pour autant que je sache, il n’y a pas d’exemples connus d’étiquettes de Yquem qui datent du règne de «La Dame d’Yquem», mais j’espère que j’ai tort et qu’il en existe une. Regardons de près cette étiquette. Le papier est vieux et fibreux, elle n’est pas lithographique mais probablement imprimée à partir d’une plaque de cuivre gravée. Seule la moitié droite de l’étiquette d’origine reste, on peut voir un point symétrique central sur la gauche. J’en déduis que la ligne supérieure de l’étiquette complète aurait été «Château Yquem» puis en dessous «Haut Sauternes» puis en dessous  «Madame de Lur Saluces» ou «Dame de Lur Saluces» (2). La ligne de fond pourrait se terminer avec Bordeaux. Cette simple conjecture, est-elle de ma part ou est-ce plausible, qui sait?

À cette fin, je continuerai à faire des recherches avec mes moyens limités et si l’un d’entre vous peut ajouter une pièce au puzzle, je vous serais reconnaissant de vos contributions. Donc, dans les mots de Sting et The Police …… J’enverrai un SOS au monde …. J’espère que quelqu’un reçoit mon ….. Message dans une bouteille …

Geoffrey Luff

E-mail: Geoffrey.luff@wanadoo.fr

Dimensions de la bouteille

Hauteur: 28.5cm.

Largeur à l’épaule: 8.6cm

Largeur a la base: 7.9cm

Bouchon: 6.6cm.

(2) Recueil général des arrêts d’Etat.1840. L’état avais acquis, en l’an 3, de la dame de Lur Saluces, une partie de prairie sur laquelle une route devait être ouverte.

Yquem 1800 – ‘Message in a bottle’

It’s 6am and I am at my favourite brocante down on the coast in Provence where I live , there’s not much light and I see two bottles on a table, one is an oldish Cinzano bottle the other looks a bit older and I immediately say to myself even though I am a good 5 meters away ‘Bordeaux, c. 1830’ . A bit of a late bottle for my collection but as I get closer I see that the bottle is full. In the past I have bought quite a few of these types of old bottles from the 1820s to 80s and drunk them, some are surprisingly good especially if they are sweet. I pick the bottle up, turn it over and there ‘surprise’ a beautiful chunk of sharp glass or as we bottle collectors call it, a glass blowpipe pontil scar which makes it considerably older and more desirable. I ask how much he wants for it and pay the price.

I should say at this point that I have been collecting old French bottles for some 40 years, empty ones, French and from 1680-1850 and much to my wife’s dismay I have over 200 bottles on shelves gathering dust, so I am writing this piece as a bottle collector who has tried to understand the evolution of French wine bottles over the last three centuries, not always an easy task I admit.

An hour later I am sitting down having my ‘croque monsieur’ at Rocco’s food truck, the sun is rising and a shaft of light is going through the bottle and its contents …… glorious…. a clear reddish dark amber beam only slightly interrupted by the scant fragments of a label that up till now I had not paid much attention to. There is not much left of it and so I take out my magnifying glass, there is only one full word and a few scattered letters, I get closer, my nose is pressed up against the glass and I start reading the word .. S..A..L…U..C.. a smile…E.. my heart beats ..S… tears come to my eyes…….. and there above the ‘Saluces’ there is a bit of a Y and then at the end of that word EM. Is this an early Chateau Yquem Lur Saluces label I ask myself disbelievingly? (1)

I treat my bottle with a bit more respect. It is in remarkable original condition, the sealing wax seal is wrinkled but intact covering the cork, the lip of the bottle and part of the string rim. A very small bit of the cork is visible and it is dry, not stained and there is no seepage. This is also the longest cork I have ever seen on an old bottle, 6.6cm, apparently there is no visible marking on the cork a practice that was not introduced until c. 1830 if not later. The glass bottle has a crude early flat applied hand tooled Bordeaux type string rim or collar, the neck is quite long and the shoulders are very sloping, the diameter at the shoulder is wider than the base of the bottle giving it that conical look, it has been blown into an open conical mould up to the shoulder making it easier to extract it from that mould. The base of the bottle sags out a little, this happens in the annealing kiln where the bottle goes when it is finished so that it can cool down slowly to avoid it cracking. The best is yet to come, the pontil inside the push up is a massive sharp glass blowpipe pontil and there are very few pontilled bottles of this age that still retain their original labels. The metal or the glass is a nice light green colour and has many small bubbles in it, as for the condition of the bottle it has a full surface gloss with no scratches and virtually no basal wear, it must have had a very sheltered life. In short I am clearly beginning to think that this bottle could be a very early intact Chateau Yquem bottle in its original virginal state c.1820 and possibly late eighteenth century.

My next step was to contact the wine department at Christies to see if they were able to research the bottle and throw any light on the label. They very diplomatically suggested I contact Yquem! Which I did, sending pictures and dimensions etc… specifically asking whether they had any examples of this label and bottles of this type in their archives at Yquem. This is the answer I got. ‘Effectivement, ce flacon a l’air très ancien, mais nous ne pouvons pas vous indiquer ni la nature de son contenu ni sa provenance. Avec tous nos regrets de ne pouvoir vous être d’une quelconque aide.’ Or in English: ‘Indeed, this bottle seems very old, but we can neither tell you the nature of its contents nor its provenance. With all our regrets at not being able to be of any help whatsoever to you’. As you can imagine I was disappointed but not entirely surprised.

Well, it looks as if I am on my own then as far as research is concerned. I decided that the first thing I would do, would be to look at Yquem bottles pre 1820 and compare them to mine. A sort of beauty contest, Miss Yquem 1800!

After much searching on Google images I found 14 different pre 1820 Yquem bottles. In fact you can see them all by searching ‘ Yquem 1811’ on Google images. The following are the bottles that I found. One 1784 (which you can see on Youtube), one 1787, one 1800 and eleven of the 1811 vintage. The 1811 vintage is the mythical comet vintage and of course a very fine and long lived vintage which people are still buying and drinking to this day. I was very surprised to see that only 7 of these 14 Yquem vintages were in pre 1820 bottles. They are the 1787 the 1784 the 1800 and four of the1811. The 1787 and one of the 1811 are in early champagne bottles which is unusual but feasible!?

The 1784 the 1800 and 3 of the 1811 vintage are in early slopped shoulder Bordeaux type bottles of the right period like my bottle. The remaining 7 bottles are all of the 1811 vintage and are bottled in post 1850  round shouldered Bordeaux bottles, the apotheosis being the 1811 bottled in what looks to me like a Pastis type bottle dating from 1880-1900 not really what you would expect from an 1811. Something must have happened along the way. I see that it was verified in 2014!

We move on to corks. Well of course none of these bottles have their original corks except perhaps one bottle of 1811 that has a very old cork which is unmarked and the capsule is unmarked too. The only thing that says 1811 is the label. The bottle looks the right age for an 1811 and the interesting thing is that it was tasted at the same time as an 1847 Yquem so you can clearly see the difference in shoulder shape between an early and a late type Bordeaux bottle. I strongly recommend this website to any bottle collectors, it is full of very interesting old bottles. Here is another 1811 tasted on the same site.

The bottle is of the right age again. It was re-corked in 1987 and probably reconditioned for the fourth time in its history and possibly tasted four times and filtered (those old corks have a way of crumbling into the wine) and then topped up. This has been a common practice amongst the top Châteaux in Bordeaux certainly for the last two centuries, a practice which today has been phased out. Can one really vouch for those 19th century re-conditionings and the nature of the contents of the bottle. This of course potentially makes my bottle even more extraordinary, original bottle, original label, original cork and 100 per cent original pre phylloxera ‘franc de pied’ un-grafted rootstock content. A unique research tool.

The bottle that gets the most attention is the 1811 sold in London in 2011 by the Antique Wine Company to Christian Vanneque. It is presently resting in a restaurant in Bali. This bottle as far as the glass bottle is concerned is a perfect match to my bottle and in the description of it there is even a mention of a ‘punt’ or pontil. You can read the letter of authentication that says that ‘on inspection it was noticed that the cork had been cut short at the time of re-corking, a common practice with corks inserted into potentially fragile bottles’. Well that explains the pastis bottle then! This poor old bottle however despite impeccable provenance has had a good makeover by Yquem I assume, all dolled up and fancy with that shinny brand new label and crowned in gilded tinsel glory. Mutton dressed up as lamb, a far cry from my drab bottle, but I know which one gets my vote for c.1800 authenticity.

A bit of history now. In 1785 the last heir of the Sauvage d’Yquem, Françoise Joséphine marries Louis-Amédée the count of Lur-Saluces. She is only 16 and the Lur Saluces have had their eye on Yquem for a while. Three years later her husband dies, she has previously lost her mother in 1784 and her father two months before her wedding. During the revolution she loses her mother in law in 1790, her brother in law emigrates in 91, her father in law is executed in 93 and both her daughter and sister in law die in 1794, she was herself imprisoned a few times. Throughout these troubled times the  Countess of Lur Saluces was managing Yquem and would do so until her death in 1851 at the ripe old age of 83. A truly formidable lady and of course a very good reason why I think that the label on my bottle deserved a little bit more attention and respect on the part of  Yquem as it could possibly be part of their heritage.

Obviously the label is very incomplete and without it the bottle would be rather insignificant and by now I would probably have drunk the contents, but it is there and should not be ignored especially that as far as I know there are no known examples of labels from Yquem that date from the period when ‘La Dame d’Yquem’ was in charge, however I hope that I am proved wrong and one exists. Let us look closely at this label then. The paper is old and on close inspection is fibrous, it is not lithographic but probably printed from an etched copper plate. Only the right half of the original label remains, one can see a central symmetrical point to the left. I deduce that the top line of the complete label would have been ‘Château Yquem’ then below ‘Haut Sauternes’ then below that ‘Madame de Lur Saluces’ or ‘Dame de Lur Saluces’ (2) The bottom line could end with Bordeaux. Is this mere conjecture on my part or is it plausible, who knows?

To this end, I will carry on researching with my limited means and if any one of you out there can add a piece to the puzzle I would be grateful for your contributions. So in the words of Sting and The Police ……I’ll send an SOS to the world…. I hope that someone gets my…..Message in a bottle …

Geoffrey Luff

E-mail: Geoffrey.luff@wanadoo.fr

Bottle dimensions

Height: 28.5cm.

Width at shoulder: 8.6cm

Width at base: 7.9cm

Cork: 6.6cm.

(1) I have used Yquem throughout this piece rather than d’Yquem as evidence like early labels and glass bottle seals confirm this. The d’ was probably added for some unknown reason after the 1855 classification.

Une réponse à “Yquem 1800 – ‘Message in a bottle’”

  1. Avatar de ADAM
    ADAM

    Bonjour Thierry et tous, désolé de ne plus donner de signe de vie depuis un certain temps mais la fin d’année a été assez chargé professionnellement.
    Très intéressant commentaire de la trouvaille de Geoffrey, l’étiquette de cette bouteille avait pourtant beaucoup souffert des années passées, mais son réflexe de collectionneur a été de déchiffrer ce qui était encore visible, et découvrir qu’il avait entre ses mains une bouteille exceptionnelle, même après 40 ans de collection il y a toujours une grande émotion quand on trouve une belle bouteille.
    Je vous souhaite à tous de bonnes fêtes de fin d’année, et serait heureux Thierry de découvrir l’année prochaine tes trouvailles et lire tes commentaires, qui sont toujours très intéressants.

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